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Vous envisagez de devenir régisseur.e, mais vous vous posez encore des questions ?
Cette rubrique est faite pour vous !
En plus d’une formation initiale en lien avec le métier, certains savoir-faire, savoir-être et qualités sont recherchés chez un.e régisseur.e. Toutefois, la diversité des tâches et des missions qui peuvent lui être confiées est telle qu’il est difficile de dresser un portrait robot.
Quelles connaissances doit avoir un.e régisseur.e?
Les connaissances suivantes sont nécessaires dans beaucoup de tâches effectuées par les régisseur.es : les principes de la conservation préventive, la nature et les dégradations des matériaux constitutifs des collections ; les principes de conservation curative et de la restauration pour dialoguer avec les conservateur.rice.s-restaurateur.rice.s ; la nature et les propriétés des matériaux de conservation ainsi que les méthodes de leur mise en œuvre ; les règles de la mise en réserve, du conditionnement, de l’emballage, du transport, de l’assurance et de la présentation en exposition, que ce soit pour une réalisation directe que pour le dialogue avec les prestataires privés comme les transporteurs spécialisés, les installateurs ou les socleurs ; les principes de la sécurité (incendie) et de la sûreté (vols), ceux de la prévention et de la prévision des risques ainsi que de la réponse à l’urgence ; les règles du marquage et de la traçabilité des œuvres ; le droit du patrimoine, notamment en ce qui concerne la circulation des biens culturels, les acquisitions, la conservation-restauration ; les principes des finances publiques, notamment la passation de marchés publics (dans les musées publics exclusivement) ; la maîtrise des outils informatiques de base et des logiciels métiers comme les bases de données.
Quelles compétences doit avoir un.e régisseur.e?
Les compétences suivantes sont nécessaires dans quasiment toutes les facettes du métier : le sens de l’organisation ; le sens de l’anticipation ; la capacité à élaborer des outils de suivi et de planification ; la capacité d’adaptation ; la rigueur et le sens du détail ; la capacité à concevoir et à rédiger des procédures ; l'autonomie ; le travail en équipe ; le sens de la négociation ; la dextérité manuelle et la minutie.
Est-il nécessaire de maîtriser une ou plusieurs langues étrangères?
La connaissance de l’anglais est toujours un plus. Toutefois, selon le musée où exerce le.a régisseur.e, des notions ou la maîtrise d’une ou plusieurs langues étrangères pourront être une nécessité. Certains musées empruntent ou prêtent très fréquemment des œuvres à l’étranger voire ont des liens privilégiés avec un ou plusieurs musées étrangers, il leur sera alors primordial d’avoir une équipe de régisseur.es pouvant échanger avec leurs homologues d’autres pays. Au contraire, certains musées existent essentiellement dans un réseau local ou français, le régisseur.e n’aura pas nécessairement besoin de savoir parler une langue étrangère.
Formation initiale
La reconnaissance des spécificités de la fonction de régisseur.e étant relativement récente, beaucoup de régisseur.e.s actuellement en poste se sont formé.es au métier sur le terrain. Aujourd’hui, pour la plupart des recrutements, le niveau exigé est le master 2.
Quelles études doit-on suivre pour devenir régisseur.e ? Existe-t-il des formations universitaires spécifiques?
Il existe quatre masters 2 professionnalisants avec une spécialisation en régie des œuvres. Il est aussi possible d’être régisseur.e avec un master 2 plus général, orienté en patrimoine culturel et musée. Mais l’existence de masters spécialisés a augmenté l’exigence des recruteurs en compétences techniques spécifiques aux régisseur.e.s.
L’accès à ces masters 2 se fait généralement après une licence d’histoire de l’art, d’histoire, d’archéologie mais la diversité des collections des musées s’accommode d’une formation première en sciences naturelles, en sciences et techniques, en ethnologie, etc.
La formation de régisseur.e est-elle difficile?
Comme tout cursus d’études supérieures, le chemin jusqu’à l’obtention du master 2 demande un grand investissement. L’accès aux masters étant soumis à une sélection, il est fortement conseillé de bien s’y préparer en amont, en choisissant dès le début de la licence des options en lien avec la conservation, les musées et la régie et en réalisant des stages.
Quel est l’intérêt d’effectuer un stage? Est-il souhaitable d’en faire plusieurs ?
Le cursus des quatre master 2 spécialisés en régie contiennent tous un stage de 4 à 6 mois. C’est une obligation pour valider ce type de parcours professionnalisant.
Au delà de cette obligation, il est tout à fait profitable aux aspirant.es régisseur.e.s de réaliser tout au long de leur formation initiale des stages et ce pour deux raisons principales :
-pour confirmer leur orientation professionnelle : la régie des œuvres n’est qu’un aspect du travail dans les musées. Les étudiant.e.s n’en ont, en règle générale, qu’une idée assez vague. Il est crucial de se confronter à la réalité du métier, si possible dans des structures de taille et d’organisation diverses, afin d’être certain.e de choisir ce métier en connaissance de cause. Les postes ne sont pas si nombreux, il serait dommage de suivre cette voix exigeante pour se rendre compte qu’on n’est pas fait pour le métier!
-pour affiner leur choix : le métier de régisseur.e est multiple. Même s’il y a des constantes, les tâches et les missions varient énormément d’un musée à l’autre. En faisant des stages dans des musées de taille et de thématique variées, un.e étudiant.e se confrontera à des postes très spécialisés ou au contraire polyvalents, à la régie d’exposition comme à la régie de collection, ainsi qu’à des typologies de collections diversifiées. Cela déterminera ses préférences, l’aidera dans son choix de stage obligatoire de master 2 et ensuite d’un poste.
Les stages courts, non rémunérés, sont plus faciles à trouver. A part pour un 1er contact avec le métier, il est préférable de privilégier une mission plus restreinte mais concrète qu’une période d’observation générale, peu à même de vous confronter avec la réalité des tâches.
Formation continue
L'évolution des pratiques rend nécessaire de se remettre régulièrement à niveau et de suivre les innovations.
Où trouver des formations pour se perfectionner?
Plusieurs organismes proposent des formations tout au long de la carrière dans des domaines variés. Les thématiques principales sont : la conservation préventive, les bilans sanitaires, la conservation de certaines typologies de collection, les infestations ; le constat d’état ; les matériaux de conservation, le conditionnement, l’emballage ; les mouvements, le transport, les assurances ; l’inventaire, le récolement ; les réserves ; la sécurité, la sûreté, le plan de sauvegarde.
Quelles sont les ressources documentaires pour se former?
L’AFROA met en ligne plusieurs publications. Plusieurs sites peuvent aussi vous être utiles. Enfin vous pouvez vous appuyer sur certaines revues :
- Techné, la revue du C2RMF
- Coré, la revue de la SFIIC
- La lettre de l’OCIM
- Patrimoines, la revue de l’INP
- Musées et collections publiques de France, la revue de l’AGCCPF
Réalité du métier
Le choix du métier doit aussi se faire sur la réalité concrète de son exercice.
Avec quelles autres professions le.a régisseur.e travaille-t-il ?
Là aussi, tout dépend des missions exercées par le régisseur.e au sein de son établissement. Mais il est très souvent en lien avec les professions suivantes : les conservateur.rice.s et les chargé.e.s de collections, ils sont les responsables scientifiques des collections et donc restent un interlocuteur privilégié, notamment pour les prêts sortants et les consultations d'oeuvres ; les documentalistes, notamment en lien avec les nouvelles acquisitions ; les technicien.ne.s de régie et les manutentionnaires ; les chargé.e.s des publics, de façon plus anecdotique, pour l’organisation d’événements avec une présentation spécifique d’œuvres ; les commissaires d’exposition et les assistant.e.s d’exposition, voire les scénographes, en lien avec la régie d’exposition ; les installateur.rice.s et les socleur.euse.s ; les transporteurs spécialisés ; les conservateur.rice.s-restaurateur.rice.s ; les préventeurs.rices ; les régisseur.e.s d’autres musées.
A quoi ressemble une journée-type ?
Il n’y a pas de journée-type et heureusement ! La diversité, c’est ce qui fait la richesse du métier.
Selon l’établissement, les missions, le niveau de responsabilité, l’organisation du travail sera différente. De façon assez répandue tout de même, on peut souligner quelques règles :
-une partie des tâches est récurrente, comme l’instruction des demandes de prêt sortant, l’envoi de demandes de prêt entrant pour les expositions, etc. Elles peuvent alors être organisées de façon régulière sur la semaine, avec par exemple une journée consacrée aux prêts sortants et une journée consacrée aux prêts sortants.
-une partie des tâches est tributaires du calendrier d’autres personnes, avec de nombreux rendez-vous, transporteurs venant chercher ou livrer une œuvre, chercheurs venant consulter une collection, etc. Un.e régisseur.e doit savoir gérer un calendrier fluctuant et tous ses imprévus.
-une partie des tâches implique une organisation en chantier, montage d’exposition, transfert d’œuvres, convoiement, etc. Pendant ces périodes, le régisseur.e se consacre quasiment à 100% à ce chantier, d’où la nécessité de bien anticiper dans la planification des autres tâches.
Quel est le rythme de travail ?
Là aussi la réalité de chaque régisseur.e est très variable. Les postes sont en règle générale des 35h ou 39h hebdomadaires, sur des horaires de type « bureau » réguliers. Mais il est extrêmement fréquent de faire des heures supplémentaires en lien avec des projets particuliers, montage d’exposition, départ d’œuvres très tôt ou arrivée d’œuvres très tard, etc. Les déplacements peuvent également être fréquents, parfois sur plusieurs jours, notamment pour les prêts sortants à l’étranger. Une certaine flexibilité est donc souvent de mise.
Quels sont les salaires ?
Tout dépend du votre statut (contractuels, fonctionnaire territorial, fonctionnaire d’état) et du niveau de responsabilité (catégorie A, B ou C) ainsi que des éventuelles primes existant dans l’établissement.
Pour les contractuels, la situation est très variable d’un musée à un autre. Pour les fonctionnaires, il existe des grilles salariales par grade, avec une évolution d’échelon avec l’ancienneté. Quand on devient fonctionnaire sans expérience préalable, on commence 2è classe et 1er échelon.
Fonction publique territoriale : adjoint.e du patrimoine (catégorie C), assistant.e et assistant.e principal du patrimoine (catégorie B) et attaché.e de conservation (catégorie A).
Fonction publique d’état : chargé.e d’étude documentaire mention régie des œuvres (catégorie A)
Quels sont les avantages et les inconvénients du métier ?
A cette question, autant de régisseur.e, autant de réponse ! Vous pouvez consulter des portraits de régisseur.e.s publiés par certains musées ou médias pour vous faire une idée.
Insertion professionnelle
L'accès à l'emploi n'est pas toujours aisé, c'est une donnée à prendre en compte.
Est-il facile de trouver un emploi ?
Dans le secteur de la culture en général et des musées en particulier, il y a souvent plus de demande que d’offre, malheureusement. Les recruteurs reçoivent toujours un très grand nombre de CV quand ils publient un poste. C’est pourquoi il faut tester sa motivation pour le domaine et pour le métier de régisseur.e au cours de ses études
Comment trouver un emploi ?
L’AFROA recense la plupart des annonces en lien avec la régie, sur son site et sur ses réseaux sociaux. Elles sont aussi publiées sur d’autres sites spécialisés.
Il faut en règle générale envoyer un CV et une lettre de motivation. Quelques conseils :
- Faites attention à la personne à qui vous adressez votre lettre ; selon le recruteur, il s’agira du.e la maire, du.e la président.e, du.e la directeur.rice d’établissement, etc.
- Faites attention à qui vous devez envoyer vos documents ; là aussi cela peut être le service des ressources humaines, le musée, etc.
- Ne faites pas de lettre trop longue, les recruteurs en lisent souvent plus d’une centaine, elle doit donc rester courte et synthétique. La lettre n’est pas une reformulation de votre CV, elle doit refléter votre compréhension de la spécificité du poste proposé, mettre en avant vos atouts directement en lien avec ce poste et montrer votre intérêt tout particulier pour la situation.
Vous pouvez aussi envoyer des candidatures spontanées. Même si cela reste plus hasardeux que de répondre à une annonce, cela vous fait connaître des musées qui vous intéressent et il est toujours possible que votre candidature arrive au moment où une opportunité s’ouvre. Cela démontre aussi votre motivation et même si cela n’aboutit pas dans l'immédiat, cela pourra vous servir si jamais vous répondez plus tard à une annonce publiée par le même musée.
Pour celles et ceux qui cherchent un 1er emploi pérenne, ne négligez pas les contrats courts, ils permettent de se faire une expérience et de vous faire connaître dans le réseau des professionnel.les. Dans le même ordre d’idée, il peut être intéressant de postuler dans les sociétés spécialisées dans les chantiers de collections, tel GRAHAL, Methodem ou IB Conservation.
Est-il important de se créer un réseau ?
Le réseau professionnel est très important, à la fois pour trouver un emploi mais aussi pour échanger sur les pratiques, faire une veille, etc. Il se construit par plusieurs biais, les ancien.ne.s élèves des formations, la proximité géographique mais aussi les associations professionnelles comme l’AFROA. Être membre, c’est pouvoir profiter des visites, échanger avec les autres membres, s’investir dans des projets. Les différents moyens de communication de l’association, site internet, page Facebook, page Linkedin, permettent aussi de se tenir informés et d’échanger sur des thèmes variés.